A l'origine des "20 techniques" on avait les "16 techniques Ju-jitsu", approche similaire imaginée et mise en oeuvre dans les années 80 par Bernard Pariset (1929-2004, 9ème dan, le père d'Eric Pariset). Il voulait apporter une valeur ajoutée au Judo français au sein de la Fédération - notons que les 20 techniques de Ju-jitsu garde la part belle au Judo !
En 1996, les 16 techniques sont remplacées par les 20 que nous connaisssons aujourd'hui, qui nous viennent directement de l'international Duo-System, et répertoriées dans l'annexe 6-5 de la FFJDA.
Les 20 attaques/défenses imposées de Ju-jitsu (dénomination officielle) sont un enchaînement avec partenaire de 4 séries de 5 attaques, et autant de réponses entendues. La première série est composée de saisies avec les mains ; la deuxième de ceinturages ; la troisième d'atemi pied-poing ; la dernière d'attaques armées (tantô et tanbô = dague et bâton court). Les mouvements doivent être exécutés de manière franche, précise et crédible, aussi bien dans l'attaque que dans la réplique.
Planche officielle de la FFJDA (clic pour agrandir)
Les séries doivent être présentées en "Expression Technique" (Unité de Valeur No4), devant un jury composé de 3 gradés patentés pour le passage des grades suivants :
* Ceinture marron à Noire ; à ce moment-là, 12 techniques uniquement : les 3 premières attaques de chaque série
* Ceinture Noire 2ème dan : les séries dans leur intégralité
* Ceinture Noire 3ème dan : uniquement les 20 attaques imposées pour Uke ; Tori adapte 20 répliques de son choix qu'il aura travaillées en amont avec Uke.
(Pour les 4ème, 5ème et 6ème dan, plus de techniques imposées : les attaques et les répliques sont de la composition de Tori)
Le candidat n'est pas censé présenter les 20 techniques dans les 2 rôles, mais il est extrêmement précieux de les connaître tout de même pour une parfaite compréhension de ce que l'on fait.
Les "20 techniques" ne sont pas à proprement parler un kata, même si elles en ont l'apparence de part leur codification et la répétition du geste en vue de sa maîtrise, sa logique et son efficacité.
A la différence du kata, on ne devrait pas être sanctionné au cours d'un examen pour des "fautes" de protocole (salut, repositionnement, restitution de l'arme...), il y va seulement de la rigueur et du bon sens ; pas plus que pour certaines relatives personnalisations, comme par exemple un sode-tsuri-komi-goshi (1) effectué en attrapant les poignets plutôt que les manches, ou encore une avancée en ayumi-ashi (2) plutôt qu'en tsugi-ashi (3)...
On n'a pas à réinventer les 20 techniques, bien entendu : si c'est une attaque en shuto (4), il faut attaquer en shuto ; si on doit contrôler en ude-nobashi (5), c'est un ude-nobashi qu'il faut faire ; l'ordre des techniques est toujours le même, etc... Mais pareil, l'adaptation est une question de forme de corps propre à tout un chacun, et surtout une question de bon sens.
Jusqu'à nouvel ordre, la séquence qui suit est la référence pour les 20 techniques imposées de Ju-jitsu. A quelques détails près à aborder dans vos clubs et/ou en stage, c'est cette présentation qui doit être enseignée dans vos clubs et qui est demandée pour le passage de grade technique. ¤ [L.M.]
Fédération Française de Judo, Jujitsu, Kendo et disciplines associées
NOTA - La définition ci-dessus des 20 techniques n'est pas un copier-coller puisé sur Internet, mais bel et bien le fruit de recherches assidues et passionnées du signataire - à la fois théoriques et pratiques -, et de sa composition propre. Cependant, les propos qui en font l'objet n'engagent que lui et lui-seul ; mais toutes idée ou information complémentaires sont les bienvenues, il vous suffit de cliquer ici pour en débattre.
(1) Technique de projection par la hanche avec l'aide des manches du Judo-gi
(2) Pas normaux
(3) Avancée en avant en pas chassés
(4) Coup avec le tranchant de main
(5) Clé de coude sur Uke allongé sur le dos avec le bras dans le prolongement du corps
